lundi 27 février 2017

Par amour de Valérie TONG CUONG













Valérie TONG CUONG

Par amour



















4ème de couverture : 
« Tout comme mes grands-parents, ma mère parlait peu de la guerre. Ou bien seulement avec d’autres Havrais. Je devinais pourtant qu’ils avaient vécu l’enfer. Un jour, j’ai saisi les raisons de ce silence. La ville n’avait pas seulement été occupée par les Allemands. Nos propres alliés, les Anglais, l’avaient bombardée sans relâche, puis détruite, assassinant nombre de ses habitants. Ce n’était pas une chose à dire. 
Alors, j’ai voulu comprendre. Il a fallu retrouver des témoins du drame. Exhumer des archives. Ce que j’ai découvert m’a éclairée sur ce qu’est le courage, l’abnégation, et sur l’amour, qui était demeuré leur seul carburant. »

Voici donc l’histoire de deux familles havraises emportées dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. D’un côté, Joffre et Emélie, concierges d’école durs au mal, patriotes, et leurs enfants ; de l’autre, le clan de Muguette, dont l’insouciance sera ternie par la misère et la maladie.
Du Havre à l’Algérie où certains enfants seront évacués, des chemins de l’exode au sanatorium d’Oissel, ce roman choral met en scène des personnages dont les vies secrètes s’entremêlent à la grande Histoire, et nous rappelle qu’on ne sait jamais quelles forces guident les hommes dans l’adversité.




Pas de langue de bois, quand j'aime je le dis haut et fort, Valérie Tong Cuong est une très belle personne, mais aussi une auteure extrêmement douée.
Je garde en tête une unique rencontre lors d'un salon du livre à Limoges, rien ne pourra effacer la jolie sensation de ce moment.

Emélie et Muguette sont sœurs, elles prennent la décision de tout quitter, réunissant quelques affaires avec les enfants, ils fuient les Allemands qui se rapprochent dangereusement.
Les années de guerre vont se succéder, ces deux familles vont connaître la faim, la maladie et le désespoir.
Des décisions devront être prises devant cette guerre qui semble ne jamais vouloir s'arrêter...

J'ai ressenti une ambiance particulière au parfum de guerre, une ambiance rétro qui est appréciable.
Malgré l'horreur des années 30/40, j'ai toujours plaisir à plonger dans des récits de cette époque. 
J'aime sentir ce net décalage avec nos vies modernes, j'aime me souvenir des anecdotes de mes mamies parce qu'il se pourrait que bientôt plus personne n'en parle avec la précision du vécu.

Vivre l'histoire à travers les yeux de plusieurs personnages est un choix d'écriture que j'affectionne.
Je le vois comme un exercice de style que l'auteure réalise parfaitement, il est clair que dans le cas contraire les émotions ne passeraient pas.

J'ai ressenti l'épreuve que de trop nombreuses personnes ont traversés, chassées par la guerre, forcées à l'exil.
Je me suis imprégnée de la vie difficile des deux sœurs, de leurs enfants, les livres lus... 

Le lecteur va assister à ce que les membres de ces deux familles seront capables de faire par amour, en ces temps de restrictions en tout genre.
Mon cœur a été arraché sous les mots affligeants et les constats cruels.
J'ai même eu l'impression d'être un membre à part entière de ces familles, assistant à leur quotidien.

On peut se rendre compte que la liste des ouvrages parcourus pour les recherches est impressionnante.
Quel travail, c'est d'ailleurs sûrement ce qui rend le roman si saisissant.

Lors d'une discussion sur un groupe de lecture, une amie a dit : "lire Valérie Tong Cuong ça remonte le moral". 
Alors je ne saurais confirmer ou pas parce qu'il y a de la tristesse et de la douleur dans ses romans, mais ce dont je suis certaine, c'est que c'est beau à chaque fois.
Il en ressort une vraie leçon de vie, ils font partie de ces livres qui, une fois refermés font réfléchir sur l'existence et je considère ça comme une performance.
J'ai d'ailleurs achevé ma lecture sur des frissons dans tout le corps.
Et vous, que seriez-vous prêt à faire par amour?



Valérie Tong Cuong est née en banlieue parisienne. Après une adolescence chaotique, elle étudie la littérature et les sciences politiques. Elle travaille huit ans dans la communication puis lâche tout pour se consacrer à l’écriture (romans, nouvelles, scénarios).
Elle a publié une dizaine de romans dont: 
"Big" (1997, Nil Editions, 1999 J’ai Lu), récompensé au festival du Premier roman de Chambéry, "Gabriel" (Nil Editions 1999, J’ai Lu 2001), "Où je suis" (Grasset, 2001, J’ai Lu 2003), "Ferdinand et les Iconoclastes" (Grasset, 2003, J’ai Lu 2006), "Noir dehors" (Grasset, 2006, Le livre de Poche 2006), "Providence" (Stock, 2008, J’ai Lu 2010, Prix Version Femina-Virgin Megastore du Roman 2008), "L’Ardoise magique" (Stock 2010, J'ai Lu 2013, Prix Dynamique au Fémin’Ain 2010), "La Battle" (Les Editions du Moteur, 2011), "L'atelier des miracles" (JC Lattès, 2013, Prix de l'Optimisme, Prix Nice Baie des Anges, Prix Ronsard des lycéens de Vendôme) et "Pardonnable, impardonnable" (Éditions JC Lattès).
Elle est traduite dans 18 langues.
En tant que scénariste, elle a travaillé sur différents sujets télévision (sitcom, téléfilm) ou cinéma.
Elle a également chanté et écrit pour Quark, un groupe de pop-rock indépendant dont le quatrième album, ECHO, est sorti en 2011.
Mariée, elle est mère de trois enfants. 



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