jeudi 25 août 2016

Ne sautez pas ! de Frédéric ERNOTTE






Frédéric ERNOTTE

Ne sautez pas !




Sortie le 26 août 2016










4ème de couverture :
Est-ce forcément mal de ne pas faire le bien ?
Assis sur le toit d’un des plus hauts gratte-ciel de Bruxelles, Mathias est songeur. 
Les jambes du laveur de vitres balancent dans le vide à plus de cent mètres du sol. 
Alors qu’il réfléchit au travail d’intérêt général que la justice lui a imposé (vendre en porte à porte des gadgets pour une association humanitaire), un homme paniqué surgit derrière lui. 
Mathias ne le sait pas encore, mais la minute qui va suivre va radicalement changer sa vie.

Un engrenage impitoyable vient de s’enclencher...




J'ai vu passer d'excellents retours sur le précédent roman de Frédéric Ernotte, je pensais bien me jeter sur le prochain et bien, c'est chose faite.

Mathias est laveur de vitres, il flirte quotidiennement avec la hauteur des buildings.
En train d'avaler un sandwich, il se fait surprendre les jambes dans le vide, par un agent de la sécurité.
L'homme lui dit de ne surtout pas bouger...qu'il fera ce qu'il voudra...

Au début, le lecteur sent bien qu'il n'y aura pas d'enquête et c'est presque un soulagement pour moi dans le sens où c'est une lecture qui change.
On sent aussi que l'auteur monte la structure de son édifice et ma curiosité est à son comble, il faut avancer pour voir où nous irons.
Attention le rythme n'est du coup pas celui d'un polar.

Je suis partie à Bruxelles pour un voyage original, d'ailleurs un soupçon d'humour bien appréciable est glissé par moment.

Le personnage principal est du style bien torturé avec ses questions existentielles, je me suis même demandée s'il n'était pas totalement soumis par sa copine ou alors complètement barré.

Il se produit parfois un déclic inattendu suite à un événement particulier, c'est bien ce qu'il s'est passé en Mathias lors de sa rencontre impromptue.

Alors à votre avis ai-je eu le vertige ? La réponse est oui j'ai un peu la pétoche avec les oiseaux de l'air.

Jusqu'à quel point sommes-nous matérialiste et vénal? 
Jusqu'à quel point sommes-nous prêt à donner de nous même pour ceux qui en ont besoin?
L'auteur nous offre une belle analyse du sujet.

Mais c'est qu'on est à la limité du roman noir, j'aurais presque dit littérature blanche.
J'imagine bien un funambule sur son fil car on assiste à la vie du couple et c'est assez romancé pour le coup.

Je reste sur une lecture surprenante et qui change, seulement il m'a manquée une toute petite étincelle pour que mon cerveau s'enflamme.  
La couverture est superbe, je vous conseille de sauter à votre tour.




Frédéric Ernotte est né à Namur (Belgique) le 28 janvier 1982. Assistant social et journaliste de formation, il écrit son premier roman pour relever le défi que lui lance un de ses professeurs. Adepte du suspense et des romans policiers, il publie le thriller C’est dans la boîte en 2012 et reçoit le Prix du Balai de la Découverte à Paris pour ce huis clos surprenant. Jusqu’à présent, il vécut heureux et eut beaucoup de lecteurs. 


vendredi 12 août 2016

Tu ne manqueras à personne d'Alexis AUBENQUE








Alexis AUBENQUE

Tu ne manqueras à personne





















4ème de couverture : 
À Pacific View, le jour de la rentrée des classes, Lucy, une adolescente mal dans sa peau, est retrouvée assassinée dans les toilettes de son lycée. La brutalité du meurtre met l’établissement et la ville entière en émoi. L’enquête est confiée au lieutenant Gregory Davis, dont le fils Raphael fréquente la même école que la victime. Parallèlement, Faye Sheridan, journaliste tenace au San Francisco Chronicle, mène ses propres investigations et va prendre tous les risques pour qu’éclate la vérité.



C'est fou quand je commence un roman d'Alexis Aubenque, j'ai toujours la même sensation et c'est un vrai bien-être qui s'installe en moi.
Il faut dire que je lis l'auteur depuis cinq ans alors si j'ai continué c'est que c'est totalement à mon goût.

L'auteur a fait en sorte que "Tu ne manqueras à personne" puisse se lire comme un oneshot mais je conseille fortement de lire le tome précédent avant. (Ne crains pas la faucheuse)
Ce premier volume regorge d'informations sur la petite famille de Pacific View, il serait dommage de se griller la série.

Raphaël inaugure le lycée de Pacific View, une rentrée plutôt traumatisante car le corps d'une élève a été retrouvé sans vie dans les toilettes.
Son père, Grégory Davis, ayant intégré la police locale depuis peu est sur le coup.
L'enquête va très vite devenir compliquée...

Je ne sais pas comment il fait mais les romans de l'auteur sont addictifs.
Ce doit être les personnages qui ont tous une vraie histoire, avec leurs forces et leurs faiblesses.
Ou alors l'action liée aux meurtres.
A moins que ce ne soit l'avancée de l'enquête.
Je suis néanmoins sûre d'une chose, c'est que le mélange est excellent.

C'est ce que j'appellerais du polar soft mais qui possède sa dose de noir malgré tout.
On ne trouve pas d'ado décapitée chez les bisounours c'est une certitude.
Je pense que les personnages réchauffent l'ambiance, il ne s'agit pas d'un thriller dur et froid.

D'ailleurs en parlant d'eux, j'ai adoré les retrouver, les suivre est un vrai plaisir.
La famille Davis et ses mystères autour du décès étrange de la mère, disparue en mer ou encore Faye, la journaliste amoureuse d'un ancien Hells Angels archi sexy et recherché par la police.

L'utilisation des réseaux sociaux et des nouvelles technologies est plus que représentative, on peut s'en servir pour faire mal, très mal.
Détruire quelqu'un à travers des vidéos compromettantes est devenu un jeu d'enfant.

Il se passe aussi des événements cruels, ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus mais j'ai frissonné et grincé des dents en même temps.
Le terrible moment où votre cerveau se dit : non il ne peut pas se passer ça...
Soyons honnête, c'est ce qui souvent, fait les très bons thrillers.

Je crois que mon avis est suffisamment explicite, j'ai passé un aussi bon moment de lecture que pour le premier tome, je suis restée accrochée à mon livre comme un objet essentiel à ma survie.
Je ressors très enthousiaste de ma lecture et je n'ai donc qu'une hâte c'est l'arrivée du prochain parce qu'il faut un tome trois c'est évident.
Le lecteur a encore des tonnes de secrets à percer et je compte bien être de la partie.



Alexis Aubenque est un auteur français de thriller et de science-fiction.
Né le 23 décembre 1970, originaire de Montpellier. Alexis Aubenque, après une maîtrise en sciences économiques, décide de changer radicalement de cap, et se tourne vers l’écriture.
Il a inauguré en 2002 un cycle romanesque de science-fiction avec "La chute des mondes", space opera se déroulant au XXVIIe siècle dans une fédération galactique regroupant 250 mondes habités. 
En 2006, il débute un cycle reprenant les thèmes majeurs de La chute des mondes intitulé "L'Empire des étoiles", à savoir la réapparition d'un société féodale dans un univers futuriste où l'humanité a depuis longtemps quitté la Terre pour s'installer sur de nouvelles planètes.
Depuis 2008, il a arrêté la science-fiction pour se lancer dans le domaine du thriller avec sa série "River Falls".
En 2009, ce changement est récompensé par le prestigieux "prix Polar" du Salon Polar & CO de Cognac pour le second tome de la série River Falls.
Il enchaîne à partir de 2011 avec la série "Nuits Noires à Seattle", qui met toujours en scène le shérif Logan mais de manière secondaire, et met en avant ses lieutenants Angelina Rivera et Dean Nelson déjà présents dans la première série.
En 2015, Tout le monde te haïra marque son grand retour au thriller pur et dur. Son univers a souvent été comparé à celui d’Harlan Coben pour son sens du suspens, la nervosité de son écriture et la force de ses personnages. 


mercredi 10 août 2016

Le village des oubliés d'Henri COURTADE






 Henri COURTADE

Le village des oubliés


Lucane Editions

Sortie le 11 août 2016








4ème de couverture :
Été 1982 : une famille allemande, de passage dans un village du Sud-Ouest est sauvagement assassinée. Vengeance ou coïncidence ? En 1944, les SS avaient massacré les habitants de ce même village. Les survivants se taisent : quelque chose d'inavouable doit rester caché. Mais les morts n'oublient pas, le passé resurgit toujours. Et avec lui, un secret inimaginable.




L'année dernière je ne connaissais pas Henri Courtade, il m'a écrit cherchant un bêta lecteur pour son manuscrit, j'ai failli refuser manquant de temps pour tout faire.
J'ai vu que mon amie Pépita de la librairie Lacoste à Mont de Marsan venait d'organiser une séance de dédicace avec ce dernier, j'ai donc répondu oui et puis sait-on jamais il serait dommage de passer à côté d'une pépite.
Je peux écrire PEPITE en majuscules j'ai eu un énorme coup de foudre, depuis l'histoire a été changée voire améliorée et c'est encore meilleur.

Louis et Ferdinand sont deux frères qui ont réchappé à la première guerre mondiale puis assisté à la seconde. 
Le petit-fils de Louis, Michel, onze ans, passe la soirée avec ses copains quand ils entendent des coups de feu.
Une famille de touristes allemands vient de se faire tuer dans sa voiture.
Crime abject ou lien avec la guerre 39-45 ?
Le village semble cacher de lourds secrets...

Le réalisme de certaines scènes est saisissant, on se croirait dans les tranchées de Verdun en 1916.
Du moins au début car l'auteur enchaîne rapidement sur différentes périodes pour créer un lien fort entre elles.
Suivre les personnages à travers le temps est juste passionnant.

Comment vous avouer avec ma timidité habituelle, (d'accord je plaisante mais ce n'est pas facile à sortir quand même) que je suis tombée amoureuse de l'écriture d'Henri Courtade avec Le village des oubliés.
Une écriture aussi fine et sensible que puissante et appropriée en fonction des personnages, un beau phrasé bref je suis envoûtée.

J'aime énormément les romans sur la seconde guerre mondiale et celui-ci ne fait pas exception.
Il rend un vibrant hommage à toutes ces victimes tuées par les nazis, hommes, femmes, enfants ou juste coupable d'être juif.
On réalise à quel point l'addition a été salée et injuste, l'auteur nous livre certains faits historiques qui se sont réellement produits dans notre pays.

Une ambiance rétro est parfaitement retranscrite, j'ai eu l'impression de sentir l'odeur des vieilles photos ou encore d'assister à la vie à la campagne des grands-parents et arrière grands-parents.
J'ai senti ma gorge se serrer devant l'art allemand de tuer les civils en masse.
Ces monstres...

La fin est terriblement bien trouvée, elle pourrait ressembler à une immense claque, violente, cruelle et douloureuse...
C'est un immense coup de foudre, quel talent.
Superbe, dur, froid et touchant.







Biologiste au centre hospitalier de Pau, Henri Courtade est né en 1968 et vit à Lons. 
Finaliste du premier prix littéraire du magazine Géo avec « Lady R », son second roman à paraître le 14 avril 2011, il écrit dans des genres aussi variés que le fantastique ou le roman d'aventure historique.
Dans son premier livre, « Loup, y es-tu ?», sorti en septembre 2010 chez Mille Saisons Éditions, il lui tenait à cœur de parler de la dureté de notre société moderne tout en restant léger et divertissant : le biais d'une fable a été pour lui la manière la plus appropriée de traiter ce sujet. 

lundi 1 août 2016

Les deux coups de minuit de Samuel SUTRA








Samuel SUTRA

Les deux coups de minuit
(Tonton passe aux heurts divers)

















4ème de couverture : 
Les coups de Tonton ? Un sans-faute, toujours ! Enfin, presque toujours... On n'ira pas jusqu'à dire que cette fois-ci, il y a eu une exception, mais il faut avouer qu'au lendemain de ce coup fumant dans un palace parisien, il y a comme du jeu dans la mécanique du baron de la truande. En effet, alors que le boss se réveille d'une soirée bien arrosée, il découvre sa maison totalement retournée. Plus rien n'est à sa place hormis le papier peint sur les murs. Mais que s'est-il passé ? Son équipe fait une drôle de mine, deux membres sont absents, et pire que tout : le fric récupéré la veille a disparu !
Il suffirait pourtant de poser les bonnes questions à cet inconnu vautré sur le divan, qui doit tout savoir de ce qui s'est passé durant la nuit. Mais Tonton a beau insister, l'invité surprise refuse obstinément de répondre. Il faut dire que les cadavres sont rarement bavards...



Quand je vois sortir un nouveau Tonton, j'en souris d'avance et je me frotte les mains, je sais que je vais me marrer.
Il s'agit d'une série alors retrouvez mes précédents avis sur notre escroc préféré. (je précise que je n'ai pas tout chroniqué)


Cette fois-ci Tonton est sur le coup du siècle avec un plan parfait, enfin presque...
Une vente d'armes doit avoir lieu dans un hôtel parisien, l'équipe de truands est fin prête pour intercepter le pognon.
Quelques petits imprévus vont venir se greffer à l'opération, trois fois rien, juste quelques imprévus...

Et c'est reparti pour des boulettes tontonnesque a mourir de rire.
Ils n'en ratent pas une, disons-le clairement c'est bel et bien parti en couille.
J'ose car niveau finesse je n'ai rien à leur envier, ils sont fabuleux.
Ce roman humoristique est un baume à poser sur votre stress, vous ressortirez reboosté promis.

Un gros travail est réalisé sur les personnages, chacun à sa particularité, un charme de fou (c'est de l'ironie là).
D'ailleurs quand on brasse beaucoup d'argent et qu'on est nombreux, il n'est pas évident de ne pas être tenté de planter les copains et de se tailler avec le magot.
Dans la truande il y a une explication rationnelle à tout, il suffit de lire le roman pour comprendre.

Les boutades sont énormissimes et quand on a des partenaires aussi idiots, elles sortent involontairement donc c'est encore plus drôle.
Vous l'aurez compris c'est du bonheur à l'état pur.

Alors d'accord on rigole et on se moque mais j'ai aussi passé un bon moment à faire chauffer les neurones, l'auteur a sacrément embrouillé l'intrigue, la seule solution étant d'avancer et de tourner les pages.

Bonheur, détente, réflexion, chaleur, fou rire, lire un roman avec Tonton c'est tout ça à la fois, on ne fait pas plus complet quand même.

J'insiste et je persiste mon personnage préféré reste Donatienne, la seule touche féminine de l'équipe.
Enfin presque puisqu'elle picole plus que les mâles, c'est pour ça que j'ai utilisé l'expression "touche féminine" c'est pour minimiser, atténuer.
Ma fille de six ans dirait : c'est un type celle-là, il lui reste quelques années avant de me piquer mes romans ouf.
Mais j'adore cette chose humaine qui sert de bonne à Tonton.

Au final, le lecteur est témoin d'une belle unité, ils sont tous extrêmement complices pour cacher les conneries des uns et des autres, ça fait chaud au cœur.





Samuel Sutra est né en 1974.
Après des études en Histoire de l'Art, il a obtenu une maîtrise de philosophie à la Sorbonne Paris IV.
Il a été publié par les éditions Terriciae, puis Sirius, et aujourd'hui par les éditions Flamant Noir lesquelles, après avoir publié "Le Bazar et la Nécessité", ont racheté les droits de ses précédents livres, notamment sa série Tonton.
2014 "Kind of black" a gagné le prix du balai d'or 2014