lundi 27 juin 2016

La voie du talion de Alexandra COIN et Erik KWAPINSKI








Alexandra COIN 
et 
Erik KWAPINSKI

La voie du talion




















4ème de couverture :
Ancien légionnaire, Fabrice a officié comme tireur d’élite en Afghanistan. 

Retour difficile, confrontations à la luxure, son couple explose. Il part s’isoler en pleine montagne et y rencontrera une jeune asiatique, piégée par la neige. 
Lorsque son ex-épouse disparaît, tous les soupçons se portent sur l’ancien sniper. 

Suspens, fausses pistes, « La Voie Du Talion » aborde, avec philosophie, les thèmes du traumatisme de guerre et de la manipulation mentale. 
Un thriller étonnant... par deux auteurs à suivre. 





Un duo d'auteurs homme/femme que je découvre, en commençant je me suis dit que l’écriture était claire et  très abordable, il est donc très facile de poursuivre sa lecture sans voir les pages défiler.
Il se trouve que cette impression s'est poursuivie jusqu'à la fin, vous voyez ce que je veux dire, une impression positive où tu sens que ça va grave le faire.

Fabrice revient d’Afghanistan, l'ancien sniper s'est terré dans un chalet isolé de toute population.
Les retrouvailles avec sa femme Céline ne se sont pas passées de la façon la plus évidente, il faut réapprendre à vivre simplement au quotidien.
Zoé se perd lors d'une promenade en raquettes, à bout de force elle s'écroule devant le chalet en question.
Hostile, le jeune homme n'a d'autre choix que de recueillir Zoé en attendant la fin de la tempête et la cohabitation va être compliquée.
Quant à Céline, suite à sa double vie tumultueuse elle va finir par disparaître, les soupçons se porteront évidemment sur son mari...

Je suis très sensible au sort des militaires à leur retour de la guerre, ayant un proche dans ce cas-là.
Des cerveaux mutilés en grande souffrance et souvent réfractaires aux soins.
D'ailleurs ces derniers suffisent-ils à annihiler l'odeur du sang et la vue de la matière grise qui éclabousse, grande question, n'est-ce pas!

J'ai été happée par le récit, tenue en haleine par les multiples erreurs de parcours de Céline, pimentées par le goût de l'interdit et de l'indécence.
Trahison, mystère et incompréhension, voilà ce que j'ai ressenti, quand le lecteur arrive sur le fin mot de l'histoire il se rend compte que les personnages ne sont pas les seuls à avoir été manipulés. Pas un mot de plus de ma part, chut mais c'est très bien construit.

Peut-être qu'à quatre mains la stimulation est plus importante, l'un apporte une idée, l'autre la développe et vice versa, en tout cas les auteurs ont une belle imagination et la magie a plus qu'opéré pour moi.

J'ai par ailleurs beaucoup aimé l'initiation au zen et aux arts martiaux pour combattre douleur et addictions. 

Au final qu'est ce que je n'ai pas aimé? Rien, c'est tout simplement un excellent roman noir et une très belle découverte.





Alexandra COIN est née à Arles et vit désormais en Bourgogne. Son premier roman, La Voie du Talion, un thriller psychologique coécrit avec son compagnon, Erik KWAPINSKI est paru en avril 2016 aux éditions Aconitum. Un roman qui traite du syndrome de stress post-traumatique et de la manipulation. Des thèmes qui leur tiennent à cœur. 
Le choix du thriller s’est imposé à eux, étant l’un des derniers espaces de liberté et un moyen percutant de rendre compte de la société et des hommes.

Son site web : http://www.alexandra-coin.com

dimanche 26 juin 2016

La princesse et le petit pois de Cathy QUENARD





Cathy QUENARD

La princesse et le petit pois










4ème de couverture :
Dès 6 ans. « Des princes… des princes… des chochottes, oui ! se plaignait la princesse Cornélia. Dans la classe, ils sont tous aussi peureux les uns que les autres ! Pas un qui ait le courage de combattre un dragon ! Pas un qui repousse une armée de barbares ! Personne pour chasser une meute de loups enragés ! Vraiment, je te le dis, Petit Pois, les princes d’aujourd’hui ne sont plus ce qu’ils étaient jadis. Je n’ai pas l’intention d’épouser plus tard un de ces grands nigauds qui ont peur de traverser le couloir la nuit pour aller faire pipi. » « J’ai peut-être une idée, » osa Petit Pois…











Louisa 6 ans :
Cornélia est une princesse qui mange beaucoup de petits pois et moi aussi.

A l'école y a le livre de la princesse au petit pois mais c'est pas la même histoire.



J'ai préféré la page de tout à la fin et le petit pois parce que c'est marrant un petit pois qui parle.
Le griffon il était bleu pas comme les autres, les vrais griffons ils sont pas de cette couleur.
La licorne elle est rigolote parce qu'elle a une barbe et elle a une corne on dirait qu'elle est coupée comme un boudin.
Et j'ai aimé la souris qui regarde la scène.




Un roi c'est courageux, ils peuvent pas être roi du coup les garçons de la classe de Cornélia.
Elle a le sourire parce qu'elle est amoureuse.
Il est courageux il a écrasé une araignée, c'est le seul à être courageux, moi j'ai peur des grosses et je suis pas capable de les écraser, que les petites.




J'ai aimé l'histoire pour voir si le garçon était courageux.
Courageux ça se fini par un x, je le savais pas ça.

















Née en 1974 à Marseille, vit à Fuveau (près d’Aix-en-Provence).
"Titulaire d’une licence d’Histoire de l’Art et d’une autre en Arts Plastiques, je n’ai jamais osé me lancer dans un métier artistique et j’ai exercé, pendant 13 ans, celui de bibliothécaire : il m’a amené à découvrir le monde de l’illustration pour la jeunesse. L’envie d’y évoluer à mon tour me pousse à peaufiner mon style, techniques traditionnelles, essentiellement des pastels, parallèlement à l’exercice du métier plus terre-à-terre d’assistante RH.
Mes travaux sont visibles sur cathyquenard.ultra-book.com".
Ses publications : Lola et le charmeur d’oiseaux (illustration couverture), Le rosier, la petite curieuse, La princesse ET LE petit pois.​

vendredi 24 juin 2016

Hyenae de Gilles VINCENT










Gilles VINCENT

Hyenae
















4ème de couverture :
Hyenae : dans les quartiers, les campagnes, aux abords des écoles, des fêtes foraines, des prédateurs rôdent, chassent et emportent nos enfants. Quatre ans que Camille a disparu. À la sortie de l'école, elle est montée dans une camionnette blanche, et puis plus rien. Quatre ans sans nouvelles, sans demande de rançon, sans la moindre piste. Et brusquement, une vidéo surgie de nulle part. Depuis quatre ans, Sébastien Touraine, détective privé, s'est coupé du monde. Depuis que cette gamine a été enlevée à Marseille. Depuis qu'il sait qu'elle n'est pas la seule... Pour aider  la commissaire Aïcha Sadia, sa compagne, il va devoir replonger dans une enquête aux confins du supportable. Et pour débusquer le chasseur dont il est devenu la proie, plus d'autre choix que de jouer sa vie et celle des autres… 




Je le confesse je suis passée à côté de la sortie de Hyenae à cause de son sujet cauchemardesque, surtout pour une maman.
Seulement j'ai tellement aimé Djebel... des remords? Et si j'étais passée à côté d'une bombe? Et si l'appel du noir était le plus fort?

Aïcha, commissaire de police mène son équipe masculine d'une main de maître, voilà quatre ans qu'elle est à la recherche de Camille, enlevée l'année de ses treize ans.
Constatant l'échec cuisant de l'enquête, elle va contacter l'homme qui était sur la piste au début de l'affaire et qui a tout plaqué, elle y compris, après le décès de sa fille.
La traque du tueur peut commencer et elle sera sous le signe de la douleur...

Vous n'allez pas me croire mais j'ai terriblement eu peur pour les membres de l'histoire, à en serrer les dents.
L'équipe de flics court après un grand psychopathe, adepte du passage à l'acte puis de la menace.
Habituellement on voit l'inverse, après une sommation il y a exécution, du coup c'est flippant et la tension est maximale.

J'ai retrouvé une écriture que j'aime beaucoup, aiguisée, maîtrisée et sans pitié.
Alors oui le sujet est dur mais il est bien incorporé entre la traque de la Hyène et de tout ce qu'il se passe autour mais dont je ne vous parlerai pas bien sûr.
En gros il passe presque au second plan (j'ai dit presque) et le lecteur se concentre davantage sur la vie des personnages.

C'est donc un fait avéré je serais passée à côté d'une bombe, ça me fait pester car ce n'est pas la première fois que ça m'arrive.
Comme quoi il est bon de retenir qu'il ne faut pas se mettre de barrière, tout dépend de la façon dont l'auteur traite son sujet.

Gilles Vincent ne fait pas semblant, c'est dur à s'en arracher les tripes, j'ai souffert mais dans un sens positif, son histoire m'a tellement remuée que j'y pense encore.









Gilles Vincent, né le 11 septembre 1958 à Issy-les-Moulineaux, est un écrivain de langue française, auteur de romans policiers,d'un recueil de nouvelles, d'un roman de littérature générale et de deux polars destinés aux adolescents



mardi 21 juin 2016

Imprudence de Gaëtan CHAPITEAU









Gaëtan CHAPITEAU

Imprudence



















4ème de couverture :
Un contrebassiste ayant peur de l'avion nous raconte, le long du trajet supposé le mener à un concert, des pans de sa vie, mêlée à celles d'autres, et le malheur qui s'est abattu sur son couple anéantissant en lui l'espoir d'être heureux. Jusqu'à cette rencontre qui le bouleverse jusque dans ses certitudes les plus absolues.
Il parait que toute la vie défile devant nos yeux lors de ce péril imminent dont nul ne réchappe... la mort.
Tristan a peur des transports aériens. Musicien de talent, il est pourtant amené à voyager par avion et se promet que chaque fois sera la dernière.
Jusqu'à l'ultime...
Un premier roman empreint de turbulences musicales, narrant avec talent la difficulté des relations, le drame d'un couple, le trouble d'une rencontre.






Avouons que la psychose peut s'attraper facilement entre les crashs d'avion et les attentats.
Dans ce roman on peut littéralement parler de phobie et c'est la peur de prendre l'avion qui remporte la palme.
On a tous sa bête noire, vivante ou pas, celle qui vous révulse à vous donner des sueurs froides ou encore envie de crier .

Tristan a une peur panique de l'avion, prendre cet objet de ferraille et synonyme de panique et de mort.
Ca lui est pénible du début à la fin et sur tous les détails qui s'y rapportent, depuis l'enregistrement des bagages jusqu'à leur récupération parfois hasardeuse.

Il est facile de ressentir que l'auteur vibre avec la musique, il y a des notes de musique sur certaines pages, parfois blanches, parfois noires, parfois doublées d'érotisme.
Alors c'est très imagé bien entendu, je ne parle pas au sens propre mais quand je vois des images à travers les mots j'aime le préciser.

Le personnage principal a une vision particulière de la vie, un rapport étrange avec la mort, un peu comme un verre à moitié plein ou à moitié vide.
Il va retracer sa vie, ses amours, ses fêlures...

J'ai trouvé le style simple et relativement épuré, j'aurais bien aimé croiser des dialogues mais étant plus sur de la littérature blanche ça passe.

Le point fort de ce roman c'est qu'il n'y a quasiment aucunes chances pour que ce sujet n'ait jamais accompagné vos lectures.
Son point faible à mes yeux c'est que ce n'est pas mon style, ce qui n'en est donc pas un puisque qu'il est évident que chaque lecteur est différent donc il est fort possible que ce soit le vôtre.
Je ne suis du coup rentrée que partiellement mais je serais ravie de comparer d'autres avis sur cette lecture pour le moins originale.






dimanche 19 juin 2016

Qu'ils crèvent ! de Michel VIGNERON








Michel VIGNERON

Qu'ils crèvent !











4ème de couverture : 
Qu'ils crèvent ! Quelques heures de la vie de deux policiers de la BAC de Guyane, à la poursuite de tueurs qui ont massacré une vieille femme et un adolescent dealer de crack. Sur fond de règlements de comptes sordides et de trahisons, une traque violente dans les bas-fonds de Cayenne. « Dans le fond de la case, l'huile était devenue folle et fournissait de gros bouillons bruyants. Elle manifestait une envie évidente de sortir de la marmite, de se répandre dans le bouiboui pour y foutre le feu. La fumée blanche qu'elle dégageait était âcre et piquait à la gorge. » « Ecoeurant ! » Lucienne Cluytens



Quand on est habitué à lire Michel Vigneron, on sait qu'on va en baver, que la dentelle c'est pas son truc.
Ça tombe assez bien en fait, j'ai besoin de me faire bouger de temps en temps.
"Qu'ils crèvent" rien qu'avec le titre je sens que ça va envoyer fort et je suis prête.


Mes précédents avis : 


Une fois rentré chez sa mère Nikson se fait surprendre par les gros bras d'un trafiquant, il bave trop et en plus arnaque le boss en question, ça va être sa fête.
José et Gaby, deux policiers de la BAC guyanaise vont chercher à remonter la trace des tueurs pour les faire payer au centuple le double meurtre.
La mère de Nikson a quasiment élevé José et il a bien l'intention de mordre...

Comment ne pas dégoupiller et basculer de l'autre côté quand un flic voit le corps martyrisé et refroidi prématurément d'un proche ou d'une connaissance appréciée.
L'auteur a encore choisi un sujet d'actualité, enfin c'est un dommage collatéral du sujet initial, la souffrance psychologique au travail.
La police est un secteur particulièrement éprouvé par ce phénomène récurrent.
La digestion de l'horreur peut s'avérer plus difficile pour certains, après tout ce ne sont que des hommes.

Le jargon policier est utilisé et rend le tout décontracté mais dur à la fois.
Toi comprendre moi? Je veux dire que le langage est cru et familier.
Concernant la noirceur, ce qu'il se passe dans le roman la rend omniprésente.
Il y a peu d'enfants de cœur dans la racaille guyanaise, on ne fait pas semblant avec la misère, la drogue et la violence.
Il y en a peu mais certaines scènes sont bien crades, pas d'analyses psychiatriques s'il vous plait mais j'adore quand ça dépote sévère.

J'aime cette immersion dans un endroit inconnu, niveau crédibilité aucun souci l'auteur y a travaillé plusieurs années, je me dis que s'il a été confronté à tout ça c'est effarant, glaçant.
Qu'elle action, comme dans la vie d'un flic ou presque puisqu'ici ça va même plus loin.

C'est ce qui s'appelle un auteur dans le vent, toujours raccord avec la réalité et l'actualité dans le choix et l'adaptation de ses sujets.

Vous allez sentir l'odeur du sexe, de la sueur âcre et de tout ce qui peut ressortir par les pores d'un fumeur de crack.
Alors prêts à sauter dans les bas-fonds de la Guyane, autant vous prévenir ça pique fort et je sais qu'il y a de nombreux adeptes du genre.
Il faut que je vous dise une dernière chose la fin m'a laissée bouche bée, j'ai adoré le bouquet final.





Originaire de Calais, Michel Vigneron est fonctionnaire de police. Après avoir longtemps officié à Boulogne/Mer, cadre de ses premiers romans, il a été muté en Guyane où il a passé cinq ans. Depuis 2015, il est en poste au commissariat de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais).
Michel Vigneron est l’auteur de huit romans policiers, tous marqués par un ultra-réalisme et le souci de coller au plus près à la réalité quotidienne sans fioritures. Son premier roman,Maryline de Boulogne, a été publié en 2007.



mercredi 15 juin 2016

Insoumis de Patrick S. VAST








Patrick S. VAST

Insoumis






















4ème de couverture : 
Jean Boitel et Noëlle Damour auraient pu former le petit couple parfait des Trente Glorieuses. Mais la guerre d’Algérie bat son plein, et Jean est accusé du meurtre d’un jeune appelé du contingent.
Réfugié à Paris, il y apprendra sa condamnation à mort par contumace. 
Prenant l'identité d'un jeune sous-officier disparu au cours d’une opération, il part pour le Gers. Mais il est des fantômes qui peuvent se manifester bien des années plus tard, et de façon imprévisible.
Superbe reflet de la France des années 60, Insoumis reprend le thème du retour du guerrier pour nous servir un roman noir captivant, qui saura plaire au plus grand nombre.




Je reviens souvent vers des auteurs que j'ai déjà lus, quand on a aimé il est logique d'y revenir.


Jean doit bientôt partir pour l'Algérie, pour y combattre. Traumatisé par la mort de son jeune voisin, il décide de prendre le large en attendant le fin de cette guerre, c'est l'histoire de seulement quelques mois.
En revanche pour Noëlle il va être difficile de vivre dans ce village qui la considère comme la fiancée de l'insoumis.
La fuite de Jean va tourner au drame, pourra-t-il rentrer un jour et retrouver sa vie ...

J'ai lu peu de roman historique sur la guerre d'Algérie, quelques-uns toutefois mais ça reste très peu, je suis partie à sa découverte avec plaisir.
Le sujet est abordé sans les scènes meurtrières et cruelles qui se sont passées en Algérie, ici nous restons sur le sol français avec ses départs douloureux et ses missives sans appel.

J'ai suivi la vie des uns et des autres, captivée par le récit, par la peur qu'engendre la guerre mais aussi la vie des personnages, j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ma lecture.
Le talent de conteur de Patrick S. Vast se confirme largement à mes yeux avec son dernier écrit.

Il arrive souvent qu'un roman historique trop poussé sur son sujet tourne à l'ennui pour le lecteur, ce n'est pas du tout le cas avec Insoumis, l'auteur a consacré un bon pourcentage à la vie de ses protagonistes.
Le dosage est parfait.

Pour une première lecture chez cette nouvelle maison d'édition, elle fût excellente, en même temps avec des auteurs de cette trempe pas de doute possible, vivement la suivante.
Et longue vie à Aconitum !!




Patrick Samuel Vast est un auteur de Polar, Science-Fiction, Fantastique.

Très vite attiré par la musique et l’écriture, il s’est exprimé dans le rock, le blues et la country, et a publié des nouvelles et des romans où s’affirme son goût du thriller et du fantastique.
On lui doit, entre autres, "Le ruisseau rouge" (Pôle Nord Éditions), "Angoisse à louer" (Ravet-Anceau), "L’Héritière d’Owlon" (Éditions du Riez).