mardi 16 février 2016

Migrants Express de Michel VIGNERON







Michel VIGNERON

Migrants Express












4ème de couverture : 
Calais.
Patrice Orca , surnommé « Dirty Orca », est un flic adepte des solutions radicales lorsqu’il s’agit de stopper des criminels.
Mais un jour de permanence il est confronté à un infanticide sanglant : une jeune afghane en situation irrégulière a massacré, près du port de voyageurs de Calais, l’enfant qu’elle vient de mettre au monde.
Tout le monde le considère sans importance. Mais pour orca, il en va autrement. Il va plonger dans l’enfer des jungles et les zones de non-droit, et y découvrir des prédateurs prêts à tout pour s’enrichir au détriment de ceux qui rêvent d’un ailleurs.
Ce livre est déjà paru en 2012 sous le titre « Calais Jungle ». Épuisé, introuvable, il nous semblait indispensable, qu’il ait une seconde vie. Michel Vigneron l’a réactualisé pour l’offrir de nouveau à ses lecteurs.






J'ai vraiment aimé le sujet, je pense pouvoir dire qu'il est inédit, je n'ai encore jamais vu passer de polar sur les migrants, ça doit exister bien sûr mais voilà un sujet judicieux.
J'ai même envie de rajouter aussi judicieux que bien traité, maîtrisé, oui je ressors de ma lecture avec un vrai enthousiasme.
Ça claque, c'est sec et direct et haut en couleur, il y a une belle dose d'humour plus ou moins noir.

Patrice Orca est assez mal vu par ses collègues flics et sa hiérarchie.
Il est considéré comme un sensible de la gâchette, à tord ou à  raison mais il est vrai qu'il n'a aucuns scrupules à user de son gun contre des pourris.
Après plusieurs épisodes du genre, il doit se rendre sur une scène dramatique, une jeune maman ayant fondu un plomb, a battu son nouveau né à mort.
Situation aussi horrible que surprenante, reste pour le flic à comprendre pourquoi et comment peut-on atteindre de telles extrémités.
La sanction ne tarde pas à tomber pour celui que l'on surnomme Dirty Orca, il est écarté de l'affaire, encore capable de tuer la mère infanticide d'après les autorités supérieures.
Il va pourtant réussir à contourner les règles et retracer la vie de cette jeune immigrée afghane. 

On sent de suite qu'on va passer un bon moment, quant à la détente et bien j'attraperais un livre pour enfant une autre fois.
La qualité littéraire est bien présente, parsemée comme je l'ai dit plus haut d'une touche d'humour et de répliques bien envoyées.
Un mélange homogène et fortement appréciable.

Le titre est plus qu'explicite, vous comprenez vite que le sujet va aboutir sur les migrants, ça se passe à Calais, lieu de passage obligé pour filer en Grande Bretagne.
On va affronter la misère, l'insalubrité et la peur dans laquelle vivent ces ressortissants étrangers.
Fuir la guerre est sûrement le pire des cauchemars pour l'être humain mais arriver sur une terre inconnue, hostile, sans rien doit en être un autre.

Le racisme est bien évidemment évoqué et m’immiscer dans cet univers qu'est "la jungle Calaisienne" m'a parue vraiment intéressant.
L'auteur évoque les faits, les dénonce avec une impartialité à toute épreuve, exercice délicat quand on connait sa fonction au sein de la police et c'est sûrement pas tout rose tous les jours.
Je suis loin du Nord et je ne vois que ce que les médias veulent bien diffuser aux informations, c'est un sujet dur, déroutant et révoltant mais qu'il ne faut pas censurer au contraire.
J'ai parfois été émue par le retour en arrière sur la vie de la jeune afghane, une jeune femme trompée par sa famille selon des coutumes et des croyances d'un autre temps, échappant à la lapidation dans son pays, elle se retrouve dans une situation peu enviable alors qu'elle se serait crue sauvée...

Rien à redire sur l'avancée de l'enquête et l'action de ce roman si ce n'est que j'ai énormément aimé, je le recommande fortement, traduisant un sujet d'actualité il n'est pas inutile de s'informer en se faisant par la même occasion un excellent polar.






Né en 1970 à Calais, Michel Vigneron habite désormais en Guyane où il dirige une équipe de 80 policiers. Entré dans la Police nationale en 1995 comme gardien de la paix, il exerce dans le Xe arrondissement de Paris de 1996 à 2000. De cette date à fin 2001, il travaille à la Police aux frontières de Calais, dans la Brigade mobile de Recherche départementale où il faisait la chasse aux réseaux de passeurs et de trafic des êtres humains.
Après avoir réussi le concours de lieutenant et un an et demi de formation, il est affecté au commissariat de Boulogne-sur-Mer comme chef de secteur pendant deux ans. Il décide alors de travailler de nuit et gère toute l’activité judiciaire, ainsi qu’une quarantaine de gardiens.

En Novembre 2012 il publie "Harpicide" premier polar d'une série ayant pour héros Luc Mandoline dit"L'Embaumeur", le livre sera préfacé par Franck Thilliez. 






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