jeudi 7 janvier 2016

Les ombres innocentes de Guillaume AUDRU







Guillaume AUDRU

Les ombres innocentes





















4ème de couverture :
Massif central, été 2013. Un vieillard est retrouvé hagard sur une route de Corrèze. Il a été frappé mais refuse de dénoncer ses agresseurs. Dans une ferme du plateau de l'Aubrac, une femme âgée, pendue à un croc de boucher de sa propre ferme, est découverte par son fils. Dans une clinique psychiatrique proche de Clermont-Ferrand, une femme oubliée de tous hurle sa haine. Trois affaires sans lien apparent. Trois personnes dont la vie va basculer. Matthieu Géniès, journaliste dans un canard de Corrèze. Serge Limantour, gendarme revenu de tout. Jeanne Roussillon, aide-soignante qui, jour après jour, tente de comprendre le mal qui ronge sa patiente.




Belle entrée en matière, le moins que l'on puisse se dire c'est qu'on est pris dans l'engrenage immédiatement, pas par un meurtre ou un drame comme souvent, du moins pas encore mais par un sujet intéressant qui stimule la curiosité.
Je dois avouer que j'avais une appréhension pour celui qui passerait après ma lecture de Karine Giebel et bien ça va, tout va bien au contraire je me suis presque sentie émerveillée de passer de très bon à très bon.
"Les ombres innocentes" sont suffisamment puissantes pour me procurer ma dose, un beau trip.

La vie professionnelle de Héléna est savamment détaillée, travailler dans une unité psychiatrique peut se révéler épuisant.
Malgré son implication elle ne fait pas l'unanimité parmi ses supérieurs, elle veut trop remuer ce qui est moche dans un tel endroit quand la facilité arrange les autres. 
D'ailleurs elle s'occupe quasi seule de Lucie, une patiente délaissée.
Il faut dire que c'est un cas difficile, elle cumule les crises et son passé semble avoir été effacé...
Elie, commissaire retraité  s’intéresse de près à Chauffour, un vieil ivrogne malsain que tout administré qui se respecte préférerait voir au fond d'un trou, c'est dire.
Le lecteur ne sait pas avec précision ce qu'il a fait, plus on avance et plus on sent que c'est monstrueux, en ce qui concerne Elie c'est assez confus il est perclus de remords.
Qu'a-t-il fait dans sa carrière professionnelle ou que n'a-t-il pas fait.
Le mystère est particulièrement intense, j'aime cette ambiance embarrassante où suspicion rime avec curiosité et la solution est toute simple il faut continuer sa lecture...

En mon sens, j'ai fait une découverte de folie voilà longtemps que je veux lire Guillaume Audru et l'essai est plus que transformé.
Il y a l'écriture et il a ce qui a été fait de ce texte, sa construction, quel résultat, c'est très fort.
Ecoutez-moi, lisez ce roman et revenez en discuter, je suis persuadée au vu des premiers retours de lecteurs que vous serez unanime et enthousiasmé comme moi.

Un prix ça ne fait pas tout je suis d'accord, ça aide sûrement pour l'achat les lecteurs peuvent y être sensibles, certains auteurs ne courent pas après d'ailleurs mais peu importe j'ouvre les paris.
En 2016 ce roman en recevra un parce qu'il le mérite c'est une pépite en papier, d'ailleurs toi lecteur, tu as le pouvoir de faire du bruit alors lis-le et fais comme moi : "crie".

Des bouts de vies éclatées, un véritable scandale social, humain et politique, la vérité est plus profonde encore car on découvre qu'il s'agit de faits réels mais romancés.
Tenez-vous prêt, la fin va vous remuer comme jamais, je pourrais en dire plus pour susciter votre envie comme pas possible mais non je freine des quatre fers, je laisse votre plaisir de la découverte entier.
Je peux juste parler d'enfants "déportés" dans les campagnes françaises, dans les années 60-70, ce que je peux prédire sans aucuns doutes c'est le coup de coeur qui va vous traverser de part en part.
Il s'agit de ma dernière lecture de l'année et je trouve ça extra elle fera partie des inoubliables, je la termine bouleversée et sur une note d'excellence.




Guillaume Audru est né en 1979 à Poitiers. Il est tombé dans la marmite du polar dès sa prime jeunesse, préférant lire Agatha Christie ou Maurice Leblanc plutôt que Oui-Oui. Et ses études dans le domaine de la logistique, où il a ingurgité Ellroy plutôt que les lectures obligatoires de Maupassant, n'y ont rien changé. Le polar est devenu pour lui une telle religion qu'il crée le blog désormais incontournable : "Territoires Polars". Et, de fil en aiguille, après plusieurs essais infructueux, il s'est attelé avec un égal plaisir à l'écriture de son premier polar. Aujourd'hui, il travaille pour un grand groupe privé et est aussi le président de l'association poitevine "L'Instant Polar". 






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