jeudi 9 avril 2015

Dust de Sonja DELZONGLE










Sonja DELZONGLE

Dust










4ème de couverture : 
Quelque part en Afrique, la mort rôde...
2010. Dans un terrain vague de Nairobi, un gamin à vélo s'amuse à rouler dans une grande flaque sur le sable ocre.
Du sang humain, répandu en forme de croix. Sans le savoir, le garçon vient de détruire une scène de crime, la première d'une longue série.
2012 à Nairobi. Une femme albinos est décapitée à la machette en pleine rue. Le tueur a emporté la tête, un bras aussi. Elle a été massacrée, comme beaucoup de ses semblables, parce que ses organes et son corps valent une vraie fortune sur le marché des talismans.
Appelée en renfort par le chef de la police kenyane, Hanah Baxter, profileuse de renom, va s'emparer des deux enquêtes.
Hanah connait bien le Kenya, ce pays où l'envers du décor est violent, brûlant, déchiré entre ultramodernité et superstitions.
Mais elle ne s'attend pas à ce qu'elle va découvrir ici. Les croix de sang et les massacres d'albinos vont l'emmener très loin dans les profondeurs du mal.




N'ayant jamais lu Sonja Delzongle, je me suis lancée dans son nouveau roman avec les idées aussi vierges que possible.
La curiosité de mettre des mots, des images, un style sur Dust a été immédiate et forte.
Le résumé est alléchant, le sujet plus qu'intéressant, les bases sont là, maintenant il faut me séduire, me courtiser, pourquoi pas me plaquer au mur !!
Je fus servie et disons-le j'ai été touchée par la grâce, par cette écriture sûre et expérimentée, je n'y ai vu aucuns défauts je suis bluffée.
Tout le long je me suis dis avec une petite appréhension, c'est trop bon et si ça retombait et bien non, je peux clairement appeler ce livre : une pépite, une sacrée pépite en or massif.

Hanah Baxter vit aux Etats-Unis et y travaille en tant que profileuse, elle part dénouer une vraie énigme, du sang humain retrouvé en grande quantité et en forme de croix, les corps eux sont introuvables. Stagnant depuis deux ans, la jeune femme va y donner un grand coup de pied et avancer vers le tueur à grands pas.
Ayant subi un drame dans son enfance Hanah perçoit des choses, des vibrations quand elle se retrouve sur un scène de crime.
J'en ai frissonné d'imaginer l'espèce de douce transe dans laquelle elle rentre, c'est une spécificité que j'ai appréciée, l'analyse du comportement, le côté psychologique et la perception de la jeune femme en sont exacerbés, voire décuplés.
Un autre meurtre survient violent et ignoble, les albinos se font fréquemment attaquer en raison des vertus des parties de leur corps, en rapport avec les croyances africaines.

Mon attention est doublement attirée d'abord parce que l'albinisme est une particularité rare qui permet de s’interroger tout simplement, puis un personnage récurent de mon auteur préféré (Sire Cédric) est albinos.
Je suis donc toute ouïe concernant le sujet et prête à en apprendre un maximum et je ne fus pas déçue mais entraînée dans une spirale passionnante. 


J'ai voyagé, je suis partie au Kenya, j'ai appris les traditions, les légendes et la façon de vivre de ce peuple, si loin du notre au sens propre comme au figuré.
Les descriptions des villes et de l'environnement sont réussies, je serais facile à tromper me direz-vous mais j'y ai cru à fond, je me suis retrouvée là-bas moi aussi avec l'équipe de flics.

J'ai aimé la référence au bouddhisme, un effet apaisant qui contraste énormément l'ignominie des crimes et ça fait du bien.

J'ai été profondément peinée par le sort des enfants, je me doute qu'ils doivent exister ces pauvres gosses livrés à eux-mêmes, qui n'ont d'autres choix que la prostitution et autres bassesses pour survivre. 
Qui sait, tuer aussi, il est décrit le vide dans leurs yeux, j'ai ressenti de la douleur, touchée, coulée...

Un livre riche et beau dans son écriture mais obscur et violent, je n'ai pas pu m'empêcher de jeter un oeil sur google en tapant "albinos afrique", pas eu besoin de cliquer sur les liens, les titres sont assez éloquents et donnent une réalité à l'histoire, je me suis sentie glacée.
Vous pensiez connaître la nature humaine sous un mauvais jour, même en lisant régulièrement des thrillers je pense pouvoir me permettre une petite allusion à la naïveté, j'ai même eu une pensée pour les camps de concentration pendant 39-45 c'est dire.

Les phrases ultra-brite et classieuses ne seront pas nécessaires pour vous dire que je suis tombée sur du lourd, je suis victime d'un terrible coup de foudre qui m'a laissée sans voix et pourtant ce n'est pas chose courante chez moi, nombre d'amis pourront en témoigner.
C'est tout simple lisez Dust et dîtes-moi si vous pensez pareil, en attendant je m'incline à genoux devant Sonja Delzongle, quelle performance!!







Sonia Delzongle est journaliste. Elle est diplômée des Beaux-Arts de Dijon.

Née à Troyes d'un père français et d'une mère yougoslave, c'est aujourd'hui à Lyon qu'elle vit de sa passion pour l'écriture.

À Titre posthume (novembre 2009), un thriller dont l’intrigue se déroule dans le monde de l’édition, est son deuxième roman après La Journée d’un sniper paru en octobre 2007 chez Jacques André Editeur, Lyon.

Site web : http://www.sonia-blogart.blogspot.com


4 commentaires:

  1. Belle chronique ;) Et quel livre !!!!!

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    1. Merci j'ai beaucoup aimé ce que vous avez fait avec Kris et oui quel livre je suis encore sous le choc !!!

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  2. Il est dans ma PàL, je pense l'attaquer prochainement.
    Je repasserai donner mon ressenti :)

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